Bénin: Le Musée de Plein air de Parakou après 62 ans d’indépendance

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17 juillet 2022

Bénin: Le Musée de Plein air de Parakou après 62 ans d’indépendance

Entre attraction et Répulsion

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

Il fait partie des sites les plus en vue et les plus promus dans le département du Borgou. Créé depuis 1968, ce musée ethnographique et de plein air vit ses mauvais jours depuis près de dix (10) ans. Pourtant il est l’incarnation de l’expression « tourisme local » dans le département et plus précisément à Parakou. Une situation que le conservateur dudit musée pense changer afin de redorer le blason de ce site.

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

« Le musée de plein air est un musée délaissé par la population de Parakou, délaissé par les autorités communales, délaissé par tout genre d’autorité à Parakou » s’indigne Jules Azagoun, Conservateur du musée de plein air de Parakou. Pour lui, les responsabilités sont partagées face à cet état de ruine que présente le musée. Spécialisé dans la promotion de la culture et du mode de vie dans un espace architectural, l’objectif de l’implantation de ce musée est de développer le tourisme local. Un type de tourisme qui permet de se dépayser, de découvrir sa culture, son origine, sa propre ville et les alentours. Un objectif qui semble ne pas être atteint si l’on se réfère aux populations environnantes

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

Sur 10 intervenants d’une vox-populi réalisé dans la ville de Parakou, seulement six (06) connaissent et maitrisent le musée de plein air même s’ils ne la visitent pas. Ce qui revient à affirmer que 40% de la population ne connait pas le musée mais en entend parler. En témoigne Joel Todagbassena « Je n’ai jamais visité le musée. Quand les gens en parlaient ça m’impressionnait mais j’aurais appris qu’il n’y a plus rien là-bas. Donc, ça ne me dit plus de visiter » Un dégoût que le responsable du musée a également remarqué depuis sa prise de service en 2020.  Jules Azagoun « Dans le cœur et les idées de la population Parakoise, ils se demandent et nous demandent s’il y a encore quelque chose au musée. Lorsqu’on fait le tour des écoles ce sont les mêmes interrogations ». Les forces et l’attraction du musée se sont amenuisées en raison de plusieurs facteurs.

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

Les raisons du déclin

A en croire Jules Azagoun, conservateur du musée de plein air de Parakou, la principale raison est le désintéressement de la population. C’est d’ailleurs cette raison qui a poussé le musée a fermé ses portes en 2008. Un désintéressement qui, par ricochet conduit à la non fréquentation. Une non fréquentation qui présente un tableau sombre selon les statistiques du musée de 2007 à nos jours. Pour l’ingénieur en management de la culture et du tourisme, Rodrigue Gbekpo Gotovi le management est inefficace pour atteindre l’objectif initial. « Il y a un manque de communication autour du musée qui a fait qu’il a été abandonné, les objets d’art volé, les fils électriques ainsi que même les portes » ajoute-t-il.

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

Comment ramener les Parakois vers le musée ?

Un travail d’appropriation et de réappropriation doit être fait afin de faire vivre le musée aussi bien dans la ville de Parakou mais aussi à l’international. C’est ce que nous propose l’ingénieur en management de la culture et du tourisme et promoteur de l’espace culturel ‘‘Windékpè’’ à Parakou Rodrigue Gbekpo Gotovi. « Il faut éviter de faire du musée une buvette. Le conservateur du musée doit rapprocher le musée et la population et faire un travail artistique voire même muséal envers les enfants (école primaire et secondaire). Le musée doit disposer de nouvelles technologies de l’information et de la communication pour améliorer ses prestations et attirer toutes personnes présente sur les réseaux comme Tic-Toc, Wathsapp, Twitter et autres » Des propositions qu’approuve Jules Azagoun, Conservateur du musée de plein air de Parakou.

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo

Il faut préciser que toute amélioration et toute revalorisation ne serait effective que lorsque la population Parakoise aurait maitrisé et accepté que le tourisme participe activement et indubitablement au développement de la région et même du pays tout entier.

Crédit Photo : Pierrette Bona Akakpo
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