Les acteurs de la Planification Familiale évaluent à Abidjan les progrès réalisés en 2023

Du 11 au 13 décembre 2023, les acteurs de la Planification Familiale (PF) ont échangé sur les avancées de la contraception dans les pays du partenariat de Ouagadougou. Ils se sont retrouvés à Abidjan en Côte-d’Ivoire pour faire le bilan de l’année 2023 afin de mettre en œuvre les stratégies pour atteindre les 13 millions d’utilisatrices des méthodes modernes de contraception d’ici 2030. Cette Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) a ainsi permis aux parties prenantes d’échanger et de partager les expériences tout au long de ces trois jours dédiés à la planification chez les jeunes en vue de leur épanouissement.

La 12ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) s’est ouverte à Abidjan le lundi 11 décembre 2023. « Genre et santé reproductive : les stratégies pour un changement social et comportemental en faveur de la jeunesse »; c’est au tour de cette thématique que se sont axés les échanges durant ces 3 jours passés en terre ivoirienne.

La planification familiale étant le moyen qui permet aux femmes d’obtenir le nombre d’enfants voulu au moment voulu en tenant compte des conditions de santé et des moyens disponibles; la RAPO se donne donc pour mission d’équilibrer les chances de ces femmes dans la sous-région. Elle est le canal qui permet de s’imprégner des bonnes pratiques des autres pays. C’est aussi l’occasion de partager non seulement des leçons et des expériences mais aussi de soutenir les initiatives dans la région. L’objectif est de réduire le taux de décès maternel, éviter les grossesses non désirées ainsi que les avortements à risques. La Côte-d’Ivoire s’inscrit dans cette vision et le choix du pays va permettre d’augmenter la prévalence contraceptive qui est déjà en hausse (24%) si elle est comparée à celle du Bénin (15%), de la Guinée (13%), du Mali (18%), de la Mauritanie (10%) ou même du Niger (10%)

Les enjeux pour la Côte-d’ivoire

Le choix de la côte d’Ivoire pour abriter cette grande réunion a de grands enjeux sur plusieurs plans. Ces enjeux sont à la fois économiques, politiques et sociaux. Parmi ceux-ci on peut évoquer les points suivants :

• Accroître le financement disponible pour la Planification Familiale, notamment les ressources domestiques afin de réduire le poids du coût des produits contraceptifs sur les ménages pour ainsi faciliter et promouvoir l’accès aux services de PF
• Mettre en œuvre et faire respecter le cadre institutionnel à tous les niveaux dans le pays (l’implication effective du niveau intermédiaire dans les activités PF)
• Faire un plaidoyer à l’endroit du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle en vue d’étendre la gratuité de la PF sur l’ensemble du pays et à toutes les couches sociales
• Assurer un environnement juridique et politique solide qui élimine les obstacles à l’accès des jeunes à la contraception et soutient des interventions efficaces
• Poursuivre le plaidoyer pour la promulgation de l’avant-projet de loi sur la Santé de la Reproduction.

C’est ce qui justifie la présence des huit (8) autres pays du Partenariat de Ouagadougou à travers les délégations gouvernementales pour aller à l’école du pays d’Houphouët-boigny. « Cette année à Abidjan nous attendons 450 participants en présentiel et 1000 inscriptions en ligne » précisait Marie Ba, directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou avant la cérémonie. Lesquels participants sont constitués des cadres des systèmes sanitaires, des partenaires techniques et financiers, des experts de la planification familiale, des professionnels des médias, des acteurs de la société civile et des jeunes.

Les jeunes qui sont au cœur de cette réunion on répondu présent tout au long des travaux. Leur contribution n’a pas été des moindres. Ces derniers ont animé des sessions sur les stratégies pérennes pour l’accès des adolescents et jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive adaptés. On retient que les jeunes ne dorment pas sur leurs lauriers et plusieurs actions sont en cours avec des résultats qui changent peu à peu la donne.

Il faut préciser que l’Unité de Coordination du partenariat de Ouagadougou (UCPO) est chargée de coordonner les relations avec les bailleurs et les pays afin d’atteindre les objectifs fixés par le partenariat. Ainsi après une dizaine d’années, on remarque selon l’UCPO que le taux de prévalence a doublé dans les pays membres du Partenariat de Ouagadougou (PO). Des millions de grossesses non désirées ont été évitées ainsi que des milliers de décès maternels. Une information que confirme la Côte d’ivoire à travers l’engagement du gouvernement à donner la priorité à la PF. Le premier ministre, chef du gouvernement, ministre des sports et du cadre de vie, Robert Beugré Mambé se réjouit du choix de son pays pour abriter cette grande réunion Ouest-africaine.

Dans le but de maîtriser la croissance démographique et de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile, la Côte d’ivoire a fait de la planification familiale son leitmotiv. « L’objectif est d’accroître le taux de prévalence contraceptive des femmes en âge de procréer passant de 25% en 2022 à 32,3% d’ici la fin de l’année 2025 conformément au plan national budgétisé » souhaite le premier ministre.

En dehors de ces prévisions le premier ministre ivoirien continue et expose les résultats probants de leur engagement « En 2022, la côte d’ivoire a enregistré le plus important accroissement du nombre d’utilisatrice de méthodes contraceptives moderne avec un total de 121 mille (121000) nouvelles utilisatrices. Ce qui place le pays à la tête en ce qui concerne les nouvelles méthodes contraceptives tandis qu’il occupe le deuxième rang en terme de prévalence contraceptive avec un taux de 25,5% derrière le Burkina Faso qui affiche un taux de 28,3% » 

Cette rencontre intervient après celle du Niger qui s’est tenue en décembre 2022. La réunion de cette année 2023 attend plus de 60 bailleurs de fonds et a pour objectif d’échanger sur les défis de l’année et de partager les expériences pour permettre aux participants de chaque pays de repartir avec au moins une expérience de plus. Étaient aussi présents à cette rencontre, le ministre de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba ; l’ambassadrice des Etats-Unis près de la Côte d’Ivoire Jessica Davis Ba ; l’ambassadeur du Canada près la Côte d’Ivoire, Anderson Blanc ; le président du Conseil National de la Jeunesse de la Côte d’Ivoire, Ibrahima Diabaté et beaucoup d’autorités ivoiriennes.

Les grandes décisions de la RAPO

La jeunesse est au cœur de cette 12ème édition de la RAPO et on retient que tous les pays œuvrent pour le maintien des jeunes en milieu scolaire, l’égalité des sexes et l’éducation sexuelle chez la jeune fille. C’est dans cette logique que la Côte-d’Ivoire s’inscrit en augmentant le financement de la PF passant ainsi de 400 millions en 2023 à deux milliards cinq cent millions pour l’année 2024. Les personnes en situation de handicap ont également retenu l’attention des participants et ils ont échangé pour leur accès équitable aux services de Planification familiale. Plusieurs organisations se battent également pour l’amélioration et le bien être de la jeunesse dans tous les pays du PO chacun à sa façon.

Le changement social et comportemental en faveur de la jeunesse dans le domaine de la planification familiale n’est donc plus à démontrer. Ainsi les progrès ont été observés dans les 9 pays.

Au Bénin par exemple le taux de prévalence contraceptives moderne des femmes est passé de 14,7% en 2022 à 15,4% en 2023 (source : EDS 2017-18) et grâce à l’utilisation de contraceptifs modernes non seulement 172000 grossesses non désirées ont été évités ainsi que 61000 avortements à risque mais aussi 620 décès de mère. (Source: Partenariat de Ouagadougou ; TRACK20)

Néanmoins il reste à faire et dans le souci de performer davantage, des perspectives et recommandations ont été définies pour chaque pays et les participants sont invités à s’imprégner pour le suivi et la mise en œuvre dans les différents pays.

Les journalistes récompensés

Cette 12ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou a été l’occasion de récompenser les meilleurs sujets sur le thème de la rencontre. Au total 08 journalistes ont été primés pour leur professionnalisme et leurs productions sur la Planification Familiale. Il s’agit des journalistes de la presse en ligne, de la presse écrite, de la radio et de la télévision. Prix Presse en ligne 1er prix : M. Fachari ABOUDOU (Bénin)

2èm prix : Mme Madina BELEMVIRE (Burkina Faso)

Prix Presse écrite 1er prix : M. Abdel Aziz NABALOUM (Burkina Faso)

2èm prix : Mme Déla R. TAMADAHO AGOSSA(Bénin)

Prix Radio1er prix : Mme Marth Akissi Bénédicte KRA (Côte d’ivoire)

2èm prix : Mme Fatoumata BOYGUILE (Mali)

Prix Télévision 1er prix : M. Doumadiyé Rodrigue GUEL (Burkina Faso)

2èm prix : M. Willyam KLIKAN (Bénin)